Journée d’animation

 

Les Antibiotiques et Leurs Impacts sur la Qualité des Ressources en Eau

En marge des activités de l’action de recherche EXANTIBE (Les antibiotiques à usage vétérinaires (et humains) dans les ressources en eau et en sol dans le bassin versant du Kamech au regard des pratiques agricoles (et domestiques) : Phase I : Etude exploratoire sur les pratiques, les produits, et les molécules d’antibiotiques dans les ressources en eau) entreprise avec HSM Montpellier (Prof. Serge Chiron) dans le cadre du LMI-NAILA en collaboration avec OMERE et la CLC du Groupe Délice Holding, l’INRGREF et son partenaire associé, la Faculté de Médecine de Sousse, ont organisé une atelier au profit des agriculteurs de la région de Kamech, intitulé « Les antibiotiques et leurs impacts sur la qualité des ressources en eau » le jeudi 13 octobre 2022

La journée avait pour objectif principal d’évaluer et de réduire l’écart sur des connaissances des participants sur les antibiotiques et leur devenir dans l’environnement notamment les ressources en eau.

Les agriculteurs/éleveurs, les acteurs de l’agriculture et les vétérinaires ont été invités à participer.
Au total, environ 65 participants ont contribué à la journée dont une cinquantaine d’agriculteurs de la région de Kamech et une quinzaine d’acteurs du projet (Office de l’Elevage et du Pâturage, CRDA Nabeul, CTV, GDA, etc.) ont été présents lors de cette journée en plus des représentants de l’IRD, d’OMERE, du LMI-NAILA et du LISAH, qui ont rejoint l’événement.

L’atelier a comporté 3 sessions avec des travaux de groupes (8 groupes) animés par Dr. Olfa Mahjoub (INRGREF) et Dr. Wejdene Mansour (FMS) et leurs équipes respectives, pour répondre aux questions suivantes :

i) C’est quoi un antibiotique ? Après 5 min de réflexion, les groupes présentent leurs réponses et discutent des définitions proposées.

ii) Où va l’antibiotique ? Les participants ont un poster avec des éléments et sont invités à mettre des pastilles là où ils pensent retrouver un antibiotique administré à une vache malade : eau de puit, eau de surface, sol, plantes, fumiers, consommateur, etc.

iii) Comment se déplace l’antibiotique dans l’environnement ? Les participants relient par des flèches les éléments déjà identifiés pour indiques les voies de transfert d’un élément à un autre. Ils sont invités par la suite à présenter leur raisonnement.

A l’issue des 3 sessions et des échanges et discussions entre participants et animateurs, on peut retenir ce qui suit :

i) Le niveau des connaissances des agriculteurs sur les antibiotiques est très variable et se résume ou bien à « aucune connaissance » (ils ne savent rien sur le sujet) ou bien « ce sont des injections et/ou des comprimés », ou «des médicaments ». Ces formes sont liées généralement à des symptômes (la vache n’arrive pas à se nourrir, fièvre, évanouissement) ou des maladies (mammite) ou à des impacts (affecte la qualité du lait, déclenchement d’irritations ou des allergies, 6 jours d’arrêt de traite).

ii) Après la session 2 portant sur le transfert des antibiotiques après administration à une vache malade, le lait et le consommateur ont été les éléments qui ont reçu le plus de points montrant qu’ils sont le lieu d’accumulation des antibiotiques. A moindre degré le fumier, le sol, les plantes, et les eaux.   

iii) Quant à la voie de transfert dans l’environnement, les réponses ont été très variables entre peu de connections entre les éléments et une chaine de transfert bien évidente entre les différents points considérés. Les transferts vers les ressources en eau et des ressources en eau vers les autres éléments ont été peu évoqués montrant que les agriculteurs sont peu conscients de la contamination des eaux à la suite d’un usage non raisonné des antibiotiques.

Après avoir reçu les bonnes réponses pour corriger d’éventuelles « croyances » et avoir exprimés leurs doutes et leurs idées, les participants ont déclaré leur vive appréciation de l’évènement, des informations reçues ainsi que l’animation. Ils ont montré leur pleine satisfaction et ont qualifié la journée d’instructive et ont recommandé l’organisation d’autres journées pour apporter. Cette journée a été financée par le LMI-NAILA et a reçu le soutien d’OMERE et du Groupe CLC.