Recherche, formation et valorisation au service du développement
Après deux années consacrées à la constitution du collectif et au cadrage du projet scientifique, le LMI NAILA passe à la phase de concrétisation qui se traduit par de multiples actions de recherche, de formation et de valorisation.
Ce séminaire a pour objectif de faire le point sur cette concrétisation incluant un état des lieux des activités en cours au niveau institutionnel et contractuel ainsi qu’une prospective sur les activités à venir.
Séminaire Novembre 2018
Durant les deux premières années (2016 & 2017), plusieurs ateliers de réflexion ont été organisés durant les séminaires, en lien avec le cadrage scientifique et la structuration du LMI. Ces réflexions se décline en quatre items:
1. renforcement du projet ;
2. consolidation des équipes;
3. identification de travaux transversaux ;
4. rapprochement avec le monde socioprofessionnel.
Pour le séminaire 2018 qui s’est déroulé les 6 et 7 novembre, les chercheurs impliqués dans le LMI se sont mobilisés sur la montée en puissance des activités en cours en lien avec le cadrage établi.
- La première journée, sous forme de séances plénières, était consacrée à l’échange sur les travaux récents et en cours.
- La seconde journée, sous forme d’ateliers avec restitutions, était une journée de réflexion sur les activités fédératrices à venir.
Programme Jour 1
Objectif : échanger sur les dynamiques dans lesquelles s’inscrivent nos activités, à savoir
- le capital de recherche sur lequel nous fonctionnons via les contrats récents ;
- les activités conduites depuis trois ans dans le cadre du LMI, via les financements LMI (recherche, formation, valorisation) ;
- les orientations prises par le projet de LMI, au travers des activités en cours, en démarrage, et en réflexion ;
Programme jour 2
Objectif : réfléchir sur la montée en puissance des activités fédératrices qui constituent la plus-value du LMI, ces activités étant fédératrices selon plusieurs perspectives (pluri-partenariat, pluri-disciplinarité, pluri-sites d’étude).
Il s’agissait de mettre en place des propositions de travaux collaboratifs permettant d’intensifier les synergies entre les différentes thématiques abordées dans le LMI, telle que par exemple:
- modélisation hydrologique : couplage quantité / qualité, combinaison occupation du sol et aménagements (lacs, banquettes) ;
- échanges surface – souterrain : combinaison géochimie, géophysique, couplage zone non saturée – aquifères.
5 ateliers étaient organisés sur les thématiques suivantes
- Fonctionnement agrosystèmes. Les pistes envisagées incluent (1) des études sur la distribution des cultures et des pratiques agricoles via des outils pluridisciplinaires (enquêtes de terrain, télédétection), incluant des interprétations qualitative et quantitative des données, (2) des études sur les savoirs faire des acteurs (agriculteurs, scientifiques et gestionnaires), et (3) des activités de valorisation afin d’apporter des réponses aux problèmes rencontrés par les gestionnaires et les usagers.
- Fonctionnement du sol. Les pistes envisagées incluent (1) la conduite d’une étude bibliographique sur la synergie entre mesures télédétectées et mesures géophysiques et (2) le transfert de compétences & outils vers le comité des utilisateurs (e.g., DG/ACTA) pour les problématiques de salinisation et pour la portabilité des résultats à d’autre sites d’étude tunisiens, afin que les utilisateurs puissent conduire indépendamment des actions d’expertise.
- Échanges surface – souterrain et géochimie. Les travaux ambitionnent de caractériser la recharge souterraine via les structures géomorphologiques et les aménagements anthropiques (réseaux hydrographiques, bas-fonds, périmètres irrigués, barrages,….). Ces travaux s’appuient sur la complémentarité entre différents types de mesures (météorologiques, hydrologiques, géophysiques, géochimiques), ainsi que sur la complémentarité entre mesures continues (réseaux de surveillance) et mesures ponctuelles (campagnes expérimentales). Ils articulent plusieurs échelles d’espace (parcelle, versant, bassin) et de temps (moyen à long terme). Ils s’appuient sur des collaborations étroites avec le comité des utilisateurs pour le partage des données et la caractérisation des impacts. Dans un premier temps, une action à court terme est prévue, à savoir l’utilisation de la micro-gravimétrie pour quantifier la recharge. À plus long terme, il est prévu de caractériser l’impact des aménagements locaux de CES sur la recharge.
- Arboriculture et vulnérabilité des systèmes arborés au changement climatique. Les problématiques identifiées sont (1) accroissement de température, (2) changement des chroniques de précipitations, et (3) impacts des ravageurs. Les mesures d’adaptation étudiées sont : (1) une utilisation optimale de l’eau pluviale (water harvesting), (2) l’irrigation déficitaire, (3) le recours aux eaux usées pour l’irrigation, (4) le changement d’espèce ou de variété, (5) les pratiques (taille sévère, labours), et (6) le changement de zone géographique. Cela requiert des travaux sur la compréhension du fonctionnement végétal, incluant vieillissement, compétition entre strates, salinité, impact des brises-vent. Ces travaux s’appuient sur des protocoles expérimentaux (proxidétection, fluorescence passive, télédétection infrarouge thermique, mesure de flux de sève, cartographie des racines) et des outils de modélisation (SVAT et modèles de culture).
- Modélisation intégrée en lien avec les besoins sont exprimés par le comité des utilisateurs (DG-BGTH). Il s’agit de quantifier les impacts des aménagements (lacs, banquettes) et des pratiques agricoles, en combinaison avec le forçage climatique (évènements extrêmes) ; et de proposer des scénarios. Les travaux envisagées s’appuient sur des outils de modélisation semi-distribués (SWAT, WEAP) ou distribués (couplage MHYDAS – SAFYE dans la plateforme OpenFLUID). À court terme, il est prévu de conduire en parallèle un master pour chacun des deux sites d’étude du LMI, dans une perspective d’analyse croisée.